Jeudi le 4 mai, nous avons tenu un point de presse intersyndical pour dénoncer l’implantation d’une (nouvelle) chaine de restauration rapide au Collège Montmorency. Voici ce que nous y avons dit :

Bonjour à toutes et à tous et merci d’être présents.

Nous nous présentons devant vous aujourd’hui parce que nous sentons le devoir, la responsabilité sociale, de dire haut et fort notre désaccord face à la présence de chaines de restauration rapide au Collège Montmorency.

 
L’annonce de l’arrivée d’un comptoir Quesada, tout comme l’implantation du Subway en 2015, soulève inquiétudes, désolation et profondes incompréhensions au sein de la communauté montmorencienne.

 
Malgré un sondage «favorable», nous ne pouvons nous expliquer qu’une institution publique d’enseignement supérieur fasse ce choix complètement incohérent avec sa mission éducative, sa politique alimentaire et son rôle social.
La mission et le projet éducatif du Collège visent la formation de citoyennes et citoyens compétents, engagés et responsables. Le Collège a un rôle à jouer dans le développement optimal et harmonieux de la personne humaine.

 
Cette formation de citoyens et ce développement optimal et harmonieux passent par l’éducation, dont celle aux saines habitudes alimentaires. De nombreux programmes y sont nécessairement engagés; pensons à Soins infirmiers, Diététique et Éducation physique, pour ne nommer que ceux-ci. Mais la promotion des saines habitudes de vie ne saurait s’arrêter aux portes de la classe ou être cloisonnée dans les gymnases.

 
Elle doit s’incarner dans les orientations prises par le Collège. Nous exhortons le Collège à respecter sa propre politique alimentaire qui «vise à faire en sorte que l’adoption de saines habitudes alimentaires préside aux choix faits par les fournisseurs oeuvrant au sein» du cégep. Cette politique alimentaire nous entretient sur la qualité de l’offre, la promotion de saines habitudes alimentaire et le respect des critères reconnus par le Guide alimentaire canadien.

 
Or, selon le Guide alimentaire canadien, les aliments pré-préparés et ceux vendus par les chaînes de restauration rapide renferment généralement trop de lipides, de calories, de sucre et de sel (sodium). La bannière Quesada ne fait pas exception à la règle en offrant des aliments qui, pour un seul repas, avoisinent ou dépassent le maximum des besoins nutritionnels quotidiens recommandé par Santé Canada.
Risques de développement des maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle sont de réels problèmes de santé publique bien documentés liés à la surconsommation de sodium.

 
Quesada, Tim Horton, Subway entre nos murs est en flagrante contradiction avec le rôle social des cégeps qui cherchent à former des citoyennes et des citoyens garants du développement durable en santé et en environnement et non à offrir une clientèle captive à fidéliser à coup de bannières commerciales.

 
Le Collège Montmorency est l’un des plus grands cégeps francophones au Québec. Nous croyons qu’il puisse être un acteur qui ouvre la voie à l’innovation en matière d’offre alimentaire réfléchie et concertée pour et par sa population étudiante et son personnel dans une perspective de développement durable et de valorisation des saines habitudes de vie. Nous ne retirons aucune fierté à avoir été le premier cégep francophone à ouvrir la porte, en 2015, à la malbouffe franchisée. Nous sommes gênés que l’histoire se répète en 2017, à l’ère de la prévention en santé, du mangez local, mangez bio, des préoccupations face à l’obésité, à la surconsommation…

 
Nous croyons à une alternative alimentaire qui rassemblera toute la communauté du Collège. Ce projet unificateur ne saurait passer par l’implantation de nouvelles chaînes de restauration comme Quesada. Nous invitons donc l’Administration à revoir sa décision et à agir en cohérence avec la mission éducative, la politique alimentaire et le rôle social du cégep pour et dans sa communauté.

 

Elisabeth, Wistaff-Lalande, trésorière du Syndicat des employées et employés du cégep Montmorency
Karine L’Ecuyer, porte-parole du front commun intersyndical et présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du cégep Montmorency
Mathieu Savard, porte-parole du syndicat des travailleuses et travailleurs des milieux associatifs en éducation (Montmorency)
Pierre-Antoine Leblanc, coordonnateur de l’Association générale étudiante du Collège Montmorency

(de gauche à droite sur la photo prise par Catherine Savard)